19/03/2009

NOTRE PROCHAINE EGYPTE - AVRIL 2009


Je ne connais pas l'Egypte. A l'entrée de ce printemps le moment est venu d'aller à sa rencontre. Retrouver, même pour peu de temps, le désert, ce désert qui jamais ne vous lâche,
Nous repartons, le voyage nous attend, nous emporte !

"En marge des grands royaumes de la vallée du Nil, le désert qui l’enserre fut de tout temps le lieu d’une vie intense et une voie de passage qui suscita bien des convoitises. Un voyage pour découvrir la richesse d’une histoire exceptionnelle, la magie du désert… de merveilleux paysages. Les Dahabiehs, belles felouques d’apparat des “Pacha” de l’époque Khédivale, ont presque toutes disparues. De nouvelles Dahabiehs se croisent aujourd’hui entre Esna et Assouan. A bord de la « Jasmine » (photo), au rythme lent du passé, nous nous imprégnerons de la sérénité des paysages du Nil."
Savez-vous que des légendes racontent que ce sont les larmes d'Isis qui engendrèrent le Nil ?

UN AUTRE BRESIL - OCT 2008

Pour conclure ce voyage au Brésil et vous faire voir la vie du meilleur côté qu’il soit, voici comment préparer une Caipirinhas, un délice vous pouvez m’en croire.
½ verre de Cachaça - 3 rondelles de citron vert - 1 ou 2 cuillerées à soupe de sucre de canne
Mettre le sucre sur les rondelles, écraser le centre du citron avec un pilon, mettre les glaçons. Verser la Cachaça, remuer avec une cuillère... A déguster sans modération !

C’est dans cet attelage que nous étions partis pour Rocinha. Au volant Alfredo, ses lunettes de soleil et coiffé de sa casquette de camouflage. Pascal, un français installé au Brésil depuis 5 ans, serait notre guide. Nous étions sept à le suivre. Quelqu’un a dit, « dans ce genre de véhicule j’ai l’impression d’aller voir les girafes, comme dans les réserves »…. Mais Pascal l’en détrompa très vite.


Nous sommes ici à Rocinha, la plus grande favela d’Amérique du Sud, cent quatre vingt mille âmes. Il existe plus de sept cents favelas à Rio. Peu à peu les populations des campagnes sont venues chercher du travail. Elles ont grignoté la montagne dans la forêt de Tijuca. Ici se côtoyaient la joie et la tristesse. Dans la rue nous avons croisé des enfants de retour de l'école, des boutiques, la banque.... Mais ce qu'il fallait savoir c'est qu'ici le pouvoir du caïd n'était jamais contesté.

C’est ce qu’on appelait ici le système spaghettis. Un seul branchement pour un seul utilisateur qui réglait la note d’électricité au départ. Puis il la redistribuait à ceux qui en faisaient la demande moyennant un petit bénéfice. Alors naissaient autant de branchements sauvages que de demandeurs. Nous apprendrions par la suite que ce seul utilisateur n’était autre bien souvent que le caïd de la favela.
Dans les rues de Rio, s'y promener, flâner, ouvrir grand les yeux. Car la surprise, l'étonnement, l'admiration étaient à chaque instant, à chaque pas, à chaque coin de rue, sur des murs enclavés dans un renfoncement. Alors, tout à coup un visage gigantesque vous interpellait, vous saisissait dans un unique regard.
Il était impossible de ne pas trouver dans Rio de Janeiro la boutique si renommée des Havaianas, ces tongs brésiliennes que tout voyageur rapporte du Brésil. Nous avons fini par l'apprendre d'un français qui résidait à Rio sur les hauteurs de Santa Teresa, dans une superbe maison de cariocas. La boutique Havaianas se trouvait rua Farme de Amoedo à Ipanema. Un taxi nous y a conduits et je suis restée stupéfaite devant ces centaines de tongs qui tapissaient les quatre murs du minuscule endroit, du haut en bas et de bas en haut.
Au fond d'une ruelle étroite d'un vieux quartier aux accents coloniaux où nous avait menés Maoro, notre guide, la couleur éclatante d'une maison aux volets clos. Le soleil s'attardait encore sur les murs aussi lisses qu'un miroir.

« Les Indiens l'appelaient autrefois Pau-nd-Acuqua, ce qui signifie "haut promontoire pointu et isolé". Pour les Portugais cela sonnait comme pão de açúcar, et le pic lui-même leur rappelait la forme de ces moules d'argile utilisés pour faire des pains de sucre. » Ce jour de notre visite, l’un des symboles de Rio semblait posé sur un coussin de brume, mais la vue sur la baie n’en fut pas moins somptueuse.

« Laissez venir à moi les petits enfants ». Il ne faisait pas très beau ce matin de notre montée à Corcovado. Nous n’étions pas maître du temps, ni de la lumière. Mais pourtant le spectacle qui s’offrait à nos yeux émerveillés fut à la hauteur de ce que j’en attendais. Cristo Redentor se présente souvent de face, mais l’envie me vint de l’observer de dos, chef d'un orchestre céleste, ses bras étendus embrasant le ciel, sa tête penchée vers ceux qui s’en remettaient à lui.

Nous avons attendu notre tour pour monter au Corcovado à bord de l'un des deux wagons de la "Micheline toute rouge". Nous avions nos billets en poche et largement le temps de musarder alentours. Ici le vendeur proposait des crevettes en brochettes apétissantes et légères, des saucisses aussi. Mais il était encore tôt pour les déguster, nous avions encore le goût de notre petit déjeuner en bouche. Nous les avons humées simplement avec bien du plaisir.

Un étrange véhicule, en bon état cependant, était garé sur le trottoir déjà étroit, qui obligea les deux piétons à en descendre. Son propriétaire s'était laissé aller à quelques délires artistiques. Mais n'était-ce pas la meilleure façon de le reconnaître de loin, les soirs où il aurait abusé de la caipirinhas ?

Toujours fière allure, plein de courage, le petit tramway jaune et brinquebalant, le "bondinho", montait la côte vers Santa Teresa. Pour ne pas régler le prix de la course, les cariocas parfois s'y accrochaient en marche.

Au sud de Rio est un quartier chic et traditionnel. Il s'appelle Urca et se niche au pied du Pain de Sucre dans un écrin de verdure. A Urca l'on y demeure dans de petits immeubles ou des maisons particulières. Lorsque l'on se reçoit, lorsque l'on se rend visite, la coutume brésilienne veut que l'on s'annonce en tapant dans les mains et non en frappant à la porte.
Le grand oiseau de métal allait se poser sur la piste balisée. La perception sonore de ses pales nous arrivait assourdie. Nous nous sommes presque croisés, nous nous élevions vers le ciel, vers le Pain de Sucre dans cet étourdissant panorama, lui en redescendait.

Nous étions à Rio de Janeiro, notre dernière étape au Brésil. La route n'avait pas été difficile de Tiradentes jusqu'à la "Cidade Maravilhosa". L'hôtel Banderates était situé à deux pas de la plage de Copacabana. Le temps de déposer les bagages et nous avions quartier libre. Noyée dans la brume Copacabana semblait flotter et, le "Pao de Açucar" autrement dit le Pain de Sucre, se dissoudre dans un nuage cotonneux qu'un petit vent gonflait.

Sur un mur, juste à l'entrée de Dom Bosco, une grande affiche a attiré mon attention. J'en ai aimé les couleurs, la vie, les yeux pétillants du jeune garçon. Tu as traduit pour moi, Charles, les mots qui étaient écrits : "L'heure est venue pour votre fils d'inventer le monde".... car nul autre qu'eux ne savent mieux célébrer l'espoir, l'avenir et transformer le quotidien de leurs rires, de leurs jeunes appétits.
Brasilia est situéee dans l'Etat Fédéral de Goias, à 1100 m d'altitude et couvre une superficie de près de 6000 km2. Les "brasiliense" vivent dans des immeubles parfaitement étudiés. Les façades sont toujours tournées face au soleil. Les espaces secondaires (lingerie, cuisine...) sont construites côté est.

Le Brésil doit la construction de sa capitale à quelques personnalités célèbres, mais aussi à une mutlitude d'inconnus. Une gigantesque opération qui coûta la vie à des ouvriers victimes d'accidents. L'ingénieur paysagiste Bernardo Sayao Carvalho Araujo en fut aussi victime lors de la construction de la rue Belem-Brasilia. Nous avons marché dans leurs pas, découvert une ville construite en trois ans, qui abrite aujourd'hui près de 3 millions d'habitants.

UN AUTRE BRESIL - OCT 2008

Que choisir pour décrire, expliquer, la forme de la Cathédrale Notre Dame d'Aparecida, la Sainte patronne du Brésil depuis 1929 ? Une couronne d'épines, la couronne inversée que ferait une goutte de lait durant sa chute, photographiée au millionième de seconde, ou deux mains réunies et tendues vers le ciel ? Sur le parvis, immmobiles, oeuvres de Alfredo Ceschiatti, les quatre évangélistes.

Paix et sérénité à l'intérieur de la cathédrale, vaste et claire. Une coupole de verre de 40 m de haut est soutenue par 16 nervures de béton, aux entrelacs de vitraux (projeto e desenho par Marianne Peretti, vidros e fabricacao par le maître verrier Emilio Zanon - 1986-1989). Et pourtant il est incontestable qu'il s'en dégage une véritable impression de légèreté. Les anges suspendus sont en aluminium et l'oeuvre du sculpteur Alfredo Ceschiatti. Mais je garde cependant un souvenir plus fort de "l'église bleue", le Sanctuaire de Dom Bosco.
A l'intérieur de la Cathédrale, la perception sonore était étonnante que nous fit tester Dieudonné. Le son se propageait d'un bout à l'autre de façon à ce que quelques mots murmurés en un point pouvaient être entendus à un autre point fort éloigné. Au temps des grandes chaleurs, des étés brûlants, elle devient une véritable étuve où il est difficile de rester durant les offices.

Blanc-Bleu, la coupole de La Camara dos Deputados dessinait dans le ciel un arc parfait, un coquillage éclaboussé par la lumière vibrante d'un soleil éclatant.

De très loin, le regard pouvait apercevoir "La Pince à linge", un pigeonnier, juste devant le Panthéon de Tancredo Neves. Père de la nouvelle République, il n'eut pas le temps d'être investi dans ses fonctions de président et mourut en 1985.

UN AUTRE BRESIL - OCT 2008

Le Memorial de Kubitschek a été érigé à la mémoire de l'ex-président du Brésil et père de Brasilia. Le mémorial abrite l'urne de Juscelino Kubitschek. JK se dresse face à sa ville qui sortit de terre au plein coeur du Brésil en un peu plus de trois ans. C'est en 1960 que Brasilia succéda à Rio de Janeiro et devint la nouvelle capitale du Brésil. Bien que Brasilia soit une ville récente, son projet remonte à l'époque de l'Empire brésilien. Dès 1823, José Bonifacio en présenta les plans. Mais le "Plano-Piloto" (plan directeur) fut conçu beaucoup plus tard par Lucio Costa.

Le Congresso Nacional se compose de trois bâtiments. La Camara dos Deputados (coupole convexe), le Senado Federal (coupole concave) ainsi que les deux tours parallèles à hauteur de 28 étages qui s'élèvent dans le ciel de Brasilia. Les courbes parfaites et immaculées des deux coupoles accompagnent harmonieusement les lignes pures des deux tours. Une superbe réalisation qui contribuera sans aucun doute à ce que Brasilia soit déclarée patrimoine culturel mondial par l'UNESCO en 1987.

Conçu par Oscar Niemeyer, le Congresso Nacional semble avoir jailli d'une corolle de palmes qui l'entoure, évente la place. Il abrite le pouvoir législatif brésilien. Chaque édifice de Brasilia fut pensé et décidé en des emplacements stratégiques. Politique, commerce et vie privée furent longuement étudiés.

Le Palacio da Justica est un carré de verre, situé sur la Plaça dos Tres Poderes. Des arcades en béton plongent dans un bassin. Ce matin là, le drapeau brésilien flottait doucement sous le souffle d'une petit vent qui nous fut agréable. Il y est inscrit "ordem e progresso" (ordre et progrès) du philosophe français Auguste Comte.

Le Palais do Itamaraty, siège des Affaires étrangères, émerge d'un plan d'eau. On l'appelle encore le Palacio dos Arcos, il fut conçu par Oscar Niemeyer. Bule Marx fut chargé de l'aménagement des jardins. A la surface de l'eau une sculpture sphérique semble flotter. Elle a pour nom "Le Météore" parce que Giorgi le sculpteur a voulu qu'elle représente les cinq continents.

UN AUTRE BRESIL - OCT 2009

Lorsque nous avons quitté Dom Brosco, je me suis retournée une dernière fois pour admirer ce superbe édifice érigé en son nom. Sa mémoire vivait là, éclairait les âmes vacillantes venues chercher aide en ce lieu, car sans doute croyaient-elles que nul autre ne saurait mieux les entendre.

Nous nous sommes assis sur les bancs en bois de jacaranda, face au christ qui s'élevait à 4 m de haut et avait été sculpté dans un bois de cèdre. Quant à la représentation de Dom Bosco, elle était d'un plein bloc de marbre de Carrare. Ce sanctuaire pouvait accueillir jusqu'à 5000 fidèles. Le chemin de croix courait tout au long et au-dessus des portes. Le bleu des vitraux reflétait une lumière profonde. Et lorsque le lustre tout à coup s'éclaira, il n'y eut pas de mots pour exprimer la beauté, la profondeur, la magie de Dom Bosco. A voix basse, à voix recueillie, Dieudonné nous a conté l'histoire de cette merveille d'architecture et de croyance.
On appelle Brasilia, la ville-pneus. Ici les piétons n'ont presque pas leur place. Les fonctionnaires n'acceptèrent d'aller s'y installer avec leurs familles et d'y travailler, que parce que leurs salaires furent doublés. Aujourd'hui, Brasilia est devenue une métropole jeune et grouillante de vie. La population se compose de brésiliens venus des quatre coins du Brésil. Peu à peu elle acquiert sa propre identité.
Le lourd vantail du Sanctuaire de Dom Bosco était ouvert. Il nous invitait à pénétrer en ce lieu extraordinaire où tout à coup nous nous sommes sentis comme vermiceaux. Nos pas ont foulé le sol en marbre de Bahia dans le plus profond silence.

Ce fut notre première visite à Brasilia, sur les pas de Dieudonné. Cette toute petite église a été érigée à la mémoire de Fatima. A quelques pas, sur les dalles cernées de mousse, un petit gecko se chauffait au soleil. Il n'a pas bougé malgré mon ombre qui tout à coup l'envahissait.

06/03/2009

UN AUTRE BRESIL OCT 2008 - Tiradentes

C’était une belle journée lumineuse, l’homme et le cheval allaient sur les pavés de la rue. Nous étions à l’heure où le soleil dardait ses rayons les plus chauds. Mais l’homme ne forçait pas le cheval et lui laissait décider de leur allure. Dans le silence recueilli de midi, ses sabots faisaient un bruit sec que les murs de la ville accueillaient comme un battement de cœur.

De larges flots de soleil glissaient sur le mur de chaux vive et immaculé où s’ouvraient deux minuscules fenêtres. Les franges des rideaux effleuraient doucement les têtes menues des petites dames. Elles contemplaient le monde en silence car elles n’étaient pas dotées de parole. Dans une inéluctable éternité, elles se tenaient immobiles, leurs coudes appuyés sur des tapis colorés, grands comme des timbres-poste.

03/03/2009

UN AUTRE BRESIL OCT 2008 - Tiradentes

La petite ville de Tiradentes est la plus romantique parmi toutes les villes coloniales du Minas Gerais. Se laisser aller au hasard de ses rues, dans un décor résolument baroque. Nous étions arrivés à l'heure où le couchant glissait sur les murs blancs des maisons, où l'ombre commençait déjà à les envahir, tout en illuminant d'un dernier éclat les feuillages splendides. Une cité bohème, havre des artistes, à la douceur de vivre.

Après notre balade dans une rue colorée aux maisons basses, bordée de petites boutiques, nous avons regagné la Posada do Largo sur une large place ombragée. Les rayons d'un soleil couchant léchaient les murs et les chambranles de bois des fenêtres. L'ombre avançait lentement à pas légers, comme une caresse sur ces chambres de plein pied, d'où nous n'aurions pas été étonnés de voir sortir quelques petits nains, la hache sur l'épaule. Mais... ne serait-ce pas l'un d'eux, là, tout en bas à gauche qui se faufile discrètement ?