30/03/2010

YEMEN - ILE DE SOCOTRA

Thula, petite ville aux ruelles de pierres basaltiques, au pied de la "forteresse du corbeau" que l'on dit inviolable. Il était vêtu d'une veste de grand, passée sur sa tunique. Il devait se rendre à l'école, mais il s'est arrêté un instant pour me sourire et me permettre la photo. Celle d'un petit homme en marche.

Dans le Palais forteresse du Wadi Dhar, se trouve une réserve d'eau. Comme tous les enfants, la fillette avait échappé à la surveillance de ses parents pour venir jouer délicieusement avec l'eau qui jaillissait d'une petite fontaine.

La fillette de Jibla contemplait ses ongles avec attention. D'un geste minutieux elle arracha ce qui me sembla être une petite peau. Portrait intime, pure harmonie.




Dans la Médina, le marchand de bonbons avait ouvert sur des merveilles sucrées, bigarrées, des odeurs d'enfance, le souvenir de papiers qui crissent et que l'on défait en toute hâte. L'éclat des lampes nues faisait scintiller toutes ces gourmandises.

On accède dans le le vieux Sanaa, ville orientale, par trois portes. Au sein de la ville ce ne sont que dédales de lacis, impasses tortueuses dont les murs des maisons se rapprochent presque à se toucher. Sur cette maison à étages aux fenêtres décorées de plâtre, de très anciens moucharabiehs en bois sculptés y sont accrochés. Curieusement ils voisinent avec les paraboles, symboles d'un monde moderne.

29/03/2010

LES NEWS EN DIRECT DU YEMEN

Quelques-unes d'entre nous furent particulièrement approchées. Nous étions femmes et nos avis intéressaient le journaliste. Chacune de nous a transmis un même message, seuls les mots pour l'exprimer furent différents, selon nos sensibilités. "L'accueil du peuple yéménite nous a été chaleureux. N'hésitez pas, achetez un billet d'avion pour le Yémen et partez à la découverte de paysages, de nature, rudes mais de toute beauté. Ne vous laissez pas abuser, ne vous encombrez pas de peurs inutiles... N'avons nous pas été reçus par le cheikh régional de Tawila au sein de son conseil, invités à mâcher le khat...!"


Nous étions dimanche, au dernier jour de notre fantastique voyage à travers cette terre yéménite et sur la fabuleuse Île de Socotra. Déjà, lors de notre court passage à Aden, un journaliste était venu nous interviewer dans une chambre d'hôtel où nous étions réunis... je ne vous dirai pas pourquoi !... Quelles étaient les raisons qui nous avaient poussé à venir au Yémen ? Cette fois le journaliste nous a suivis toute une matinée dans nos déplacements, du plateau de Boukour à 3100 m d'altitude, l'un des plus hauts villages du Yémen, jusqu'au vieux Mahwit.

22/03/2010

YEMEN ET L'ÎLE DE SOCOTRA


Nous avons quitté notre hôtel pour marcher dans Sanaa. Près des maisons aux façades superbes, fenêtres ouvragées, soulignées à la chaux blanche, des maqshama, jardins potagers, oasis de verdure.






Quelques premières photos de retour du Yémen et de l'Île de Socotra, encore appelée "Les Galapagos de l'Océan Indien".

Nous voici de retour. Nous n'avons pas été kidnappés, mais ce qui peut étonner, nous avons été invités, entre autre, à pénétrer dans un sanctuaire, celui du cheikh de la région de Tawila. Il siégeait avec ses conseillers dans sa ville lorsque nous sommes arrivés. Il avait autorisé sans ambages notre visite, non seulement les hommes, mais nous aussi les femmes. Nous avons dû consentir à mâcher comme eux des feuilles de qat, ce petit arbrisseau originaire d'Afrique orientale, d'Éthiopie sans doute. Le cheikh a posé des questions, beaucoup de questions et notre guide Ahmed répondait avec déférence. Comme l'un de nous était vêtu de la longue chemise blanche, il a demandé
- il est arabe ? Il ne l'était pas, mais sa peau bronzée, ses origines égyptiennes pouvaient en donner l'impression. Ce fut un moment fascinant, voir sensiblement inquiétant. A leurs pieds ils avaient chacun leur kalachnikov près de leurs crachoirs. Étonnamment les photos furent autorisées. Peut-être en opposition aux messages des médias occidentaux, à des réflexions et des angoisses parfois inutiles.
Mais revenons à Sana'a et ses environs les Hauts Plateaux, à la beauté des lieux, l'architecture si remarquable, singulière, les wadis, les djebels, les villages perchés aux sommets des montagnes, audacieux nids d'aigles, tout cela fut grandiose à nos yeux. Paysages tout en rudesse, immenses et profondes vallées fertiles.
Nous avons marché sur des pistes pierreuses, sommes descendus jusqu'aux creux des wadis, sous une chaleur éprouvante, nous nous sommes baignés dans des piscines d'eau douce où des petits poissons venaient déguster les peaux mortes de nos pieds. A Paris, il faut régler 30 euros la séance de 30 min.
Combien les repas furent délicieux, copieux, pour nous redonner de l'énergie. Encore en bouche le goût du thé sucré au parfum de cardamome et de clous de girofle.
Le plus pénible, monter les étages aux marches inégales dans les maisons-tours yéménites... Nous ne nous attendions pas à trouver d'ascenseurs, certes, mais là-haut la vue en valait la peine. Les musées, les maisons, que nous avons visités nous ont tous demandé un gros effort pour "monter jusqu'au ciel".
A l'heure de l'apéritif, nous le dégustions "en cachette", allongés sur les coussins, dans l'une des chambres, avec vue sur Sana'a, celle qui pouvait nous recevoir tous les dix, plus notre guide Ahmed, plus nos chauffeurs. Mais oui on a beau être musulman, nul n'est à l'abri de quelques écarts !

Et si nous apercevions des hommes, de jeunes enfants, avec les joues rebondies, ce n'était pas parce qu'ils souffraient d'une rage de dents, non, c'était parce qu'ils mâchaient le qat. Ces feuilles "stimulantes" qu'ils achètent sans mesure, où est engloutie une grande part de leurs maigres salaires. Reste pour les femmes le souci de se débrouiller pour faire tourner le foyer.

Nous eûmes nos heures de gloire, photographiés, interviewés par un journaliste à Aden, puis une seconde fois à Mawit, où un autre journaliste nous suivit durant toute une longue matinée dans les villages des hauts plateaux. Lorsque nous sommes arrivés à Aden, notre hôtel avait été bouclé sur ordre du gouvernement le matin même. Combien auraient été pris d'angoisse, aurait protesté, nous pas du tout. Notre réaction fut un fou-rire général devant le militaire à moitié couché devant les marches sur un coussin en simili cuir, arraché sans doute au fauteuil d'un véhicule dont la vie était achevée. Les aventures qui avaient déjà marqué le début de notre voyage nous avaient aguerris. Et d'aventures, nous n'en étions pas à nos premières depuis bien longtemps
.

21/03/2010

LES PETITES ÎLES OUBLIEES DE LA SONDE

Nous devions faire route vers le port de Benoa, mais une mer trop forte nous dévia sur Nara. Je me souviendrai longtemps, très longtemps de ce retour vers Bali. Nous étions emmitouflés dans nos serviettes de bains tout la-haut sur le dernier pont, allongés sur les transats. Nous ne sommes pas restés dans les cabines, c'était impossible. Sous les bourrasques d'eau de mer qui balayaient le pont nous avons admiré, malgré ce gros temps, un spectacle de toute beauté, le Katharina dansait sur le dos des vagues déchaînées au rythme du roulis et du tangage. J'avais les yeux fixés sur le grand mas qui s'enfonçait dans les eaux et me faisait trembler de peur.

Une femme tissait sur la terrasse de sa maison. Sa fillette enveloppée dans une longue serviette éponge nous regardait, intriguée, mais pourtant prête à entamer le jeu avec moi. La serviette a fini par glisser et dévoiler le petit corps. Je l'ai ramassée et l'ai rendu à l'enfant. Par gestes je lui ai dit combien elle était fraîche et jolie. La maman souriait.

Petits compagnons de vie aussi curieux l'un que l'autre, frère et sœur se pressaient à leur fenêtre. Capter leur juvénile attention d'un signe de la main puis passer son chemin. Dans la tiédeur de ce matin-là nous leur offrions, pour accompagner leur petit déjeuner, "petite madeleine - petite cerise..." un moment qu'ils n'étaient pas prêts d'oublier.

Quel bonheur de rencontrer cette famille d'humeur joyeuse, petits et grands, un accueil tout simple, un père fier de nous présenter ses enfants.

Le village sasak se cachait derrière une palissade, un peu comme un village fortifié.

La porte de la maison couleurs et dessin particuliers suivant une règle ancestrale.

La fillette, accroupie sur le lino de la terrasse, curieuse de nous regarder passer, était à son petit déjeuner, qu'elle portait à sa bouche avec la main. Elle était toute douceur, toute en rondeurs, un moment de tendresse enfantine.

Un portrait de femme et je me souviens de son silence, de son regard lointain, face à mon sourire que je lui offrais pour seul cadeau.

Notre petit canot avait accosté dans le port de Lembar, au sud-ouest de Lombok pour une visite dans un village Sasak. Nous étions au matin et les habitants de l'Île commençaient à sortir de leurs maisons. La plupart des habitants de Lombok sont des Sasak et parlent le « bali-sasak ». Sur la terrasse de leur maison, près de l’aïeule, la grimace d’un gamin espiègle, le sourire esquissé de la fillette. Chacun à leur façon, les deux marmots exprimaient ainsi leur timide plaisir.

LES PETITES ÎLES OUBLIEES DE LA SONDE










LES PETITES ÎLES OUBLIEES DE LA SONDE