11/02/2011

Une Soirée Parisienne en bonne compagnie "IKG"

Sympathiques ces garçons n'est-ce pas ? A gauche François, au centre Emmanuel, à droite Miguel. Ils seront tous les trois en concert le samedi 5 mars 2011 à 20h30 à l'Espace Dunois. Ils vous promettent un samedi coloré, vivant, musical et vocal. Ne les ratez pas vous ne serez pas déçus. Moi j'y serai.

http://www.myspace.com/initialkangaroogroove

05/02/2011

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Fin de voyage

Notre voyage prenait fin en ces jours de l'Aïd. Au Musée de Khartoum, réunis devant la grande carte du Soudan, l'un des plus pauvres de la planète, nous avons retrouvé les sites où nous étions passés, pris conscience des huit frontières qui l'entourent, de sa seule frontière naturelle "La Mer Rouge". Un pays coupé en deux, situé à la charnière des mondes arabo-musulman et africain, le plus vaste des pays du continent africain. Les anglais y favorisèrent le renforcement des relations du nord avec l'Égypte, mais se désintéressèrent du Sud. Seuls quelques "bog barons" "barons des marais" y régnèrent sans partage. Depuis le 31 janvier 2011, l'indépendance du Sud Soudan est reconnue. Ce fut par référendum à une écrasante majorité de 99%. Cette indépendance deviendra effective le 9 juillet 2011.

Nous étions arrivés trop tôt au Musée, le ménage n'était pas achevé. Nous avons attendu que ces ravissantes dames ouvrent la caisse et nous donnent nos billets d'entrée.

La maison Khalifa à Khartoum abrite la tombe de Abd Allah, qui succéda au Mahadi, ancien leader musulman. Ce dernier s'empara de Khartoum dans les années 1880 en exterminant un corps expéditionnaire basé dans la ville. Cette maison était un véritable labyrinthe. Le sens de l'orientation ne fut pas inutile.

Près du grand jardin à Khartoum, une barrière empêchait l'accès à la confluence du Nil, là où le Nil Bleu et le Nil Blanc se rejoignaient, mêlant intimement leurs eaux. Une femme d'imposante stature semblait en garder l'accès. Était-elle vraiment la gardienne de "la Confluence" ? Cette confluence s'appelle "La trompe", parce que le dessin du nouveau cours a la forme d'une trompe d'éléphant.

Près de l'arbre dans la cour de la mosquée, un homme palabrait, invitait Olivier à répéter après lui les paroles qu'il prononçait, les sons qu'il émettait. Ce "fidèle" venu de l'Occident se prêta un moment à sa volonté.

A l'intérieur du Musée de Khartoum le petit garçon, fils du gardien, s'essayait à boutonner sa chemise. L'opération n'était pas aisée, je lui ai prêté mon aide et j'eus droit à un grand sourire pour remerciement.

Près de la mosquée de Khartoum, l'homme était assis. Il exhortait ceux qui s'approchaient de lui, leur appliquait des sentences dont nous ne comprenions pas le moindre mot. Mais par le langage du corps, son regard, ses gestes, il était facile d'imaginer.

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Entre Nil et désert

Près du sanctuaire de Naga fin du voyage pour les aventuriers du "Fan Club". Merci à Alberto de nous avoir réunis pour cette photo souvenir dont il est absent bien sur. C'est dommage !

Le bélier solitaire, à la toison bouclée, aux flancs rebondis, semblait veiller sur l'immense steppe de Butana. J'ai posé ma main sur la pierre déjà chaude.

Au bout des colonnes se trouvait la chapelle pour le reposoir de la barque divine. Sculptés dans la pierre de l'autel, les dieux Horus et Thot. C'est à Naga que la plus ancienne écriture méroïtique fut mise à jour.

Dix colonnes recouvertes d'un toit menaient en un long couloir de l'allée des béliers au sanctuaire d'Amon. Nous l'avons parcouru, avons traversé les petites salles jusqu'au lieu saint. Il faisait déjà très chaud, mais nous ne nous en soucions guère tant de ces lieux s'exhalait un souffle d'éternité.

L'allée flanquée de douze béliers conduisait au grand temple d'Amon. Devant la splendeur de leur dieu, certains en avaient perdu la tête !Ils tentaient depuis des siècles de résister au vent, à la chaleur et parfois aux violentes pluies.

Loin du Nil, dans les steppes de la Butana, Naga ville royale est l'un des plus beaux sites méroïtiques., née au milieu de nulle part. Près d'un temple dédié au dieu lion, un kiosque, soutenu par quatre rangées de sept colonnes, dont les influences grecques, romaines et égyptiennes se mariaient harmonieusement.

Après être entrés à l'intérieur de bon nombre de pyramides, découvert les gravures qui témoignaient encore de cette civilisation des pharaons noirs, il était un endroit précis où il fallait se trouver, là où le disque rougeoyant viendrait se glisser avec majesté entre les deux pylônes d'un temple, jusqu'à les frôler puis disparaître. Ce fut un privilège que de s'asseoir et d'attendre dans un silence respectueux l'instant où tout serait achevé. Certains n'arriveraient pas à temps.

Nous venions d'arriver à Méroé, avions juste pris le temps de poser les sacs. Lotfi nous avait entraînés sur ses pas qui s'enfonçaient dans l'incandescence du sable. La température était encore de 40°. Au fronton des pylônes se retrouvaient le symbole du cobra sacré.

04/02/2011

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Vers Rive orientale du Nil

A peine 7h du matin et déjà la savane se chargeait d'ondes de chaleur naissantes. Comme le jeune garçon, une vieille femme avait marché jusqu'à nous, elle s'aidait de son bâton. Il y avait de la dignité dans son attitude. J'entendais comme un message "vous qui êtes venus de loin, vous ne faites que passer, mais moi ma vie est ici !". Au loin une minuscule silhouette, celle d'un homme silencieux qui comme moi observait l'aïeule, habitée d'une certitude intérieure.

Notre dernier bivouac dans les steppes de la Butana, près de Naga. Au matin nous avons rangé le camp. Un jeune garçon s'était approché, puis s'était accroupi après avoir replié sa longue chemise blanche sous lui. Silhouette fondue dans les chaudes teintes de la savane.

Nous faisions route vers Naga, jusque là nous n'avions pas eu d'incident à déplorer. Il faisait très chaud. Le 4x4 n°2 aux mains d'un chauffeur pourtant expérimenté, stoppa tout à coup. Il venait de s'enliser. Tous les hommes se portèrent à son secours. L'entreprise les mobilisa un long moment. Un mauvais pas que notre chauffeur, Mohamed, moins apprécié pourtant par les trois autres, ne nous ferait pas vivre. Il maniait son volant avec compétence et contrôle, nous faisait franchir les endroits les plus délicats.

Mussawarat es Sofra (1er siècle de notre ère) est l'un des sites les plus impressionnants du Soudan situé sur la rive orientale du Nil. Deux temples regardent le temps passer tout en essayant de s'en protéger. Celui dit de "l'Éléphant" (La Grande Enceinte) et celui du Dieu Lion " Apédémak" (la Petite Enceinte). Mussawwarat fut un lieu de pèlerinage et il semblerait qu'il aurait abrité un enclos d'animaux sauvages destinés aux chasses royales.

Nous avions roulé en file indienne sur une longue route goudronnée. Nos trois véhicules avec leurs voyageurs et notre "ravitailleur" étaient arrivés devant ce sanctuaire, l'un des plus élaborés du royaume. Nous sommes descendus et avons pénétré à l'intérieur. Il faisait si chaud que nos visages étaient luisants de sueur. Au fond du temple deux gravures d'éléphants et des vaches. Le responsable des archéologues était sur place, accompagné d'une jeune femme coiffée d'un chapeau à larges bords. Entre les deux pylônes soudain s'est inscrite la tête magnifique de cet homme, le gardien du site. Avoir saisi cet instant me comblait de plaisir.

Nous avons longtemps tourné pour trouver la maison nubienne qui devait nous accueillir pour le repas de l'Aïd, délicieux et copieux. Nous avons fini par la trouver, nous avons si bien été traités qu'il nous fallut une petite heure de sieste. Après avoir salué nos hôtes nous pensions reprendre notre chemin, mais nous nous trompions. Nous étions dans le village du Président Omar El Béchir et nous étions attendus dans sa maison familiale. Après avoir salué la présidente dans les appartements des femmes, au bout d'un dédale de petits couloirs à ciel ouvert, partagé un "Seven up" dans des verres remplis de glaçons que discrètement je fis disparaître, ce fut la photo "officielle" sur le perron, sans le président en pèlerinage à La Mecque, mais avec les hommes de la famille.

Sur la route de Mussawwarat, un village presque mort jonché de détritus, des jeunes gens maraudaient, un garçon albinos déambulait avec son bâton. C'était pourtant ici que nous devions nous arrêter pour le déjeuner. Drôle de sensation que ces maisons muettes, ces échoppes aux volets clos.

Dans le désert de Méroé où nous venions de passer la nuit, se réveillaient les hommes, les animaux, la nature. Présences soudaines malgré le petit matin, ils étaient là tournaient autour du camp, en un rendez-vous inattendu et éphémère.

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Royaume de Kush

A notre retour, près des tentes, de jeunes garçons étaient venus pour vendre quelques objets. Ils avaient étalé leur petits commerce, colliers, bracelets, pyramides de gré rose ou jaune. Mais parmi toute cette bimbeloterie, un seul et unique objet attira mon attention. Un pot à encens plus tout jeune. Je n'ai pas attendu que mes petits ami(e)s s'en emparent. En quelques instants de marchandage, grâce à notre guide, ce que je convoitais fut à moi.


Sur la 6ème cataracte, non loin du village de Bajrawiya, se dresse Méroé, nécropole royale, l'un des sites les plus importants du Soudan. Méroé fut durant six cents ans la capitale du royaume de Koush. Sur une colline d'or une quarantaine de pyramides se découpaient dans un ciel pur et serein. Nous étions seuls, il y avait ici comme un miracle et chacun de nous, assis sur le sable, était plongé dans une méditation qu'avait fait naître la contemplation de ces joyaux de l'archéologie nubienne.
Tel un océan de sable, le désert se réveillait, laissait apparaître les traces de notre passage. Au loin, Lotfi et Mirika s'avançaient vers nous. Nous resterions longtemps à l'écouter raconter pour nous.

A la surface frissonnante du sable des petites touffes d'herbe argent se courbaient sous la tiède brise. Les hôtes de ces lieux allaient au rythme lent du pas leurs dromadaires. Ils traversaient devant nous et dans mes yeux une image parfaite, intemporelle. Méroé, une légende, un symbole de la puissance des pharaons noirs.

Nous venions d'arriver à Méroé, avions juste pris le temps de poser les sacs. Lotfi nous avait entraînés sur ses pas qui s'enfonçaient dans l'incandescence du sable. A la tombée du jour, nous avons vu surgir ces pyramides dont le destin se confondait avec celui des pharaons noirs. La température était encore de 40°. Derrière les pylônes, adossées aux pyramides, les chapelles funéraires en grès rose avaient conservé quelques reliefs de gravures murales. Dans la lumière du soir elles avaient cette sagesse d'un silence éternel, se laissaient simplement admirer.


Route vers Méroé
Nous avons fait halte dans un village, Atbahara. Après le déjeuner, nous sommes montés sur une terrasse qui surplombait le marché. Assis sur des chaises de plastique, nous avons laissé nos yeux se promener sur ces lieux encombrés. les couleurs, les cris, les odeurs fortes y régnaient. Femmes, hommes et enfants allaient leur chemin dans la chaleur éprouvante du milieu du jour.
Près du panneau "interdiction de stationner", une flèche indiquait "circulez !". Mais les femmes n'en avaient que faire et s'étaient installées sans s'en soucier.
Elle était bien jeune la petite marchande de galettes, abritée sous les larges bords de son chapeau de paille. Elles étaient délicieuses ses galettes, nous en avions largement profité jusque là.


SOUDAN - Royaumes de Nubie - El Kurru

Malgré l'incroyable, l'impénétrable enchevêtrement des toiles qui recouvraient les étals des marchands, deux d'entre nous n'hésitèrent pas à se laisser couler à l'intérieur, absorber par la touffeur, parmi une population parfaitement indifférente. Je me suis demandée s'ils retrouveraient leur chemin.

A Karima, cette maison nubienne où nous avons dormi affichait fièrement "Nubian Rest house", nous y avons passé une soirée d'anniversaire mémorable et très joyeuse. Il n'est pas nécessaire de disposer d'un grand luxe pour être heureux et profiter des meilleurs moments offerts.

Les pyramides de Nouri, nécropoles du royaume de Napata.
Au soir tombant, il me sembla que le soleil devait être en retard pour basculer de l'autre côté. Un instant embusqué entre les deux pyramides, l'astre roi finit sa course dans un sursaut d'orgueil.
La construction des premières pyramides au Soudan date du VIIIè siècle av. J.C., près de 1000 ans après que la civilisation égyptienne ait cessé de construire les leurs. Elles sont beaucoup plus petites, en moyenne de 20 à 30 mètres. Devant ces pyramides, me revint le souvenir de celles que j'avais visitées en Égypte, suivant une architecture très éloignée. Pourtant elles se modifieraient avec le temps. Elles deviendraient de plus en plus pointues. Cette apparence de" tas de pierre" en briques inégales, disparaîtrait et elles seraient lissées, puis peintes.
Les pyramides du Soudan se partagent en quatre nécropoles. Durant 10 siècles elles abriteront le repos éternel des familles royales.



El Kurru - Devant la dépouille du Pharaon Tanouetamani dans son sarcophage, les dieux vont en procession (dernier pharaon noir de la 25ème dynastie ayant régné sur l'Égypte). Des fresques ont échappé aux nombreuses crues du Nil. Mais les peintures n'ont pas résisté. Cependant au fond tout au fond de l'hypogée (tombes souterraines) nous savions que nous étions face à des trésors qu'il fallait conserver précieusement.

Dans son catafalque la momie de la défunte reine est recouverte de bandelettes. Couchée sur le dos elle repose sur un lit en forme de félin.

Dans la tombeau, la reine défunte Kalhata, mère du pharaon Tanouetamani, est représentée en déesse Isis. Sur sa perruque on peut apercevoir en trait léger la dépouille d'un vautour. Si l'on regarde avec attention la queue de ce même animal surligne la chevelure de la reine jusqu'à l'épaule. Isis est la déesse mère.

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Nécropoles et tumuli


El Kurru situé à treize kms de Djebel Barkal


Dans ces tombeaux souterrains furent enterrés souverains, pharaons et familles de la dynastie nubienne. Hypogées extraordinaires qui nous fit plonger au fond des "ténèbres". Mais à la lumière de nos lampes torches, des merveilles s'offrirent à notre fascination. Ici la nécropole royale du pharaon Tanouetamani, recouverte d'un toit destiné à la protéger. Plus tard, les souverains abandonneront le traditionnel tumulus et se tourneront vers les pyramides, suivant la tradition égyptienne (747-716 av. J.C.)

Les marches étaient inégales et profondes qui nous conduisirent tout au fond de la tombe royale. La descenderie (descente) comportait 34 marches. Notre gardien était un très vieil homme, dans sa main un trousseau de clefs qui ouvraient toutes les portes d'El Kurru. La remontée à la surface jusqu'à la lumière, fut loin d'être aisée.

C'est à El Kurru, à près de 400 kms de Khartoum que furent enterrés les souverains de la 25ème dynastie d'Égypte "nubienne" ou encore "Koushite", entourés de leurs familles. Sous le plafond voûté, constellé d'étoiles d'or du tombeau de Tanouetanami, nous étions attentifs, visités par des rêves secrets. Face à nous la boule ocre rouge, le Dieu Amon. Les fresques sur chaque mur racontent le parcours de pharaon de sa mort jusqu'à sa résurrection. En quelque sorte comme livre funéraire.

Avant notre descente dans les entrailles chauffées de la terre et du sable, les enfants du village sont venus nous saluer, nous observer. Il passe peu de monde par ici et quelques "égarés" valaient bien une visite, des questionnements. On discutait entre hommes, on comparait ses tatouages, l'approche fut facile. Le bouche à oreille avait magnifiquement fonctionné.

SOUDAN - Royaumes de Nubie - Rive est du Nil