13/11/2015

BOGRA -

Avant de reprendre la route quelques pas sur le sable où l'animal curieux regardait passer ces drôles de bipèdes qui prenaient leurs distances avec lui. Ils veillait sur leurs lunettes, sacs, petites bouteilles d'eau ... un butin qu'il fallait mettre à l'abri de l'animal aux aguets. D'une seule détente il pouvait s'en emparer et s'enfuir avec sa rapine.
 
Pour arriver à Bogra il nous faut emprunter le pont de Banghabandhu, le plus long du Bangladesh (4km7), qui passe au-dessus du "Jamoura" (Brahmapoutre). Nous sommes à 68 kms de Bogra.
 En équilibre sur sur de minces bambous un pécheur surveille son filet.
Ce soir-là de Bogra nous avons dîné à quelques pas de l'hôtel. Un étonnant manège tournait à vide, comme de grands oiseaux de métal. Les enfants étaient encore à table.

12/11/2015

Dhaka - Les Fêtes de l'Aïd et embouteillages - Route vers Bogra

Ce matin là nous avions 200 kms à parcourir jusqu’à Bogra, à bord de notre petit bus noir, heureusement climatisé et piloté par notre chauffeur avec maestria. Mais le chemin ne serait pas simple. Nous avons été immergés, immobilisés, dans des embouteillages monstres, sur une route abreuvée de poussière, dans l'exubérance des klaxons. Dhaka, ville tentaculaire, ne voulait pas nous lâcher.
Allait-il chavirer sur le côté avec son chargement de bétail ? Les hommes avaient prévu le fourrage et pour certains les aspergeaient d'un peu d'eau. Nous imaginions à l'intérieur de notre bus, le calvaire de ces animaux emportés vers la ville pour y finir leur vie.
Après cette longue attente, grâce à la maestria de notre chauffeur, la route s'est enfin ouverte devant nous. Villages, rizières, mares, les enfants riaient au passage de notre petit bus.

Nous sommes entrés dans Tangail. Au bord d'un lac la mosquée Atiya d'architecture bengalie en briques roses. Nous étions à l'heure des ablutions.

Décoration de terracota. Cette architecture s'inscrit dans la tradition des monuments de Gaud ou Bishnupur au Bengale occidental.
Comme on peut le voir, ici il n'est pas interdit d'étendre son linge près d'un temple. Sur des bambous les longuis, les saris sèchent au soleil brûlant.
Les fillettes nous ont accompagnés qui voulaient nous raconter leur temple tout près duquel elles habitent avec leurs familles, protégés par les dieux.
C'est en 1609 que cette mosquée rose fut construite par Said Khan Panee. Le Bangladesh regorge de ces remarquables édifices religieux dont je n'avais pas la moindre idée. Notre voyage allait en offrir de nombreux à notre émerveillement.

Dhaka - fin de notre découverte de la capitale

Impressionnant n'est-ce pas ? Si vous comparez les massifs de fleurs et la cime des arbres, sans nul doute cet immeuble penche dangereusement, prêt à chavirer. Situation angoissante qui n'empêche pas qu'il soit habité.
Le Parlement (Jatiyo Sangsad Bhaban), immenses volumes créés par l'architecte américain Louis Kahn, surnommé le maître de la lumière. Nous l'avons découvert à la nuit pleine, puis nous sommes revenus de jour, avant de quitter Dhaka.
Ce matin route vers Bogra, mais avant visite au Memorial pour les martyrs de l'Indépendance. Proche de ce monument un homme proposait ses bananes dans des corbeilles qu'il portait à l'épaule à l'aide d'un balancier de bambou.
Mémorial de l'Indépendance à la mémoire de 7 étudiants qui défendirent le Bengali au prix de leur vie."Le 21 février 1952, un cortège d'étudiants des universités de Dacca tente de s'approcher pacifiquement de l'Assemblée du Pakistan oriental pour revendiquer la reconnaissance de la langue bengalie. La police ouvre le feu sur les étudiants à la Cité universitaire de Dacca. Le lendemain, lors d'une grève générale pour protester contre la répression policière, les forces de sécurité pakistanaises ouvrirent à nouveau le feu sur la foule; ce fut alors les premiers «martyrs» de la langue du Bangladesh"

Les embouteillages à Dhaka sont indescriptibles, il faut en être les acteurs pour en réaliser la folle expérience.
Les fêtes de l'Aïd en étaient aussi une conséquence incontournable. Bêtes et hommes étaient soumis à cette même attente qui dura plus de deux heures, sous une chaleur insupportable.

Retour sur Dakha -

Sur le bord de la rivière Pota, un restaurant où nous avons déjeuné. Des petites terrasses, bordées de balustrades peintes en rouge et blanc, surplombaient la rivière et offraient un discret asile aux amoureux. L'endroit était bucolique qui nous offrit le calme et la fraîcheur de ses ombrages.

 
De grandes corbeilles tressées contiendront bientôt volailles ou légumes colorés pour rejoindre le marché.
Dans les rues de Dakha nous avons retrouvé les embouteillages où tentaient de se glisser les rickshaws, on les appelle aussi "baby taxis" aux fenêtres grillagées.
Ces belles dames ont, quant à elles, choisi le "confort" d'un touc touc !
Le Lalbagh Fort, puissante architecture, représente 7 hectares. Sa construction fut entreprise par le Prince Muhammad Azam, fils de l'empereur moghol Aurangzeb, en 1678. Le fort fut également une prison. Il est isolé de la vieille ville par des fortifications.

Sur la terrasse face au Mausolée de Bibi Pari, l'édifice le plus impressionnant du fort qui ait tenu jusqu'à aujourd'hui, qui contient les restes humains de la fille chérie de Khan, une rencontre en cette fin du jour avec deux fillettes rieuses, l'une plus espiègle que l'autre.

Mograpara - village proche de Sonargaon

Cette construction est un ancien Rajbari (maison bourgeoise), qui se mire avec un brin de narcissisme dans l'eau du bassin. Elle contient aujourd'hui un très beau musée d'Art populaire. C'est, accompagnée de notre jeune guide, que je découvre les vitrines.

Dans l'ancienne maison bourgeoise les murs et fenêtres à ciel ouvert. A l'intérieur dans les nombreuses salles sont exposés tissus, vaisselle, instruments de musique... 
Il devait faire bon y vivre où l'air frais circulait au travers des étages.
Sur la route qui nous ramène vers Dhaka, un petit bijou dont l'architecture relève de l'art bengali prémoghol, la mosquée Goald.
Finesse des sculptures sur les colonnes d'angles
Près de la Mosquée Goald une Madrasa (école coranique) d'où les élèves nous saluent.
Avant d'entrer à la Madrasa, son cahier sur le bras, celui-ci avale un petit sandwich qui lui gonfle les joues.

11/11/2015

Sonargaon "La Cité d'Or" Panam

Les portes sont closes mais ont gardé la richesse de leurs sculptures en leurs frontons.
  Sculptures et fer forgé nous parlent du passé.

Dans un coin de prairie entre les vestiges des maisons du XIIIe et XVIIe un homme accroupi, de cette position si coutumière, veillait sur sa vache à quelques pas de là !
Des yeux superbes, un peu de timidité mais sans refus de l’objectif. Une tendre rencontre en cette ville dont les vestiges témoignent encore de somptueuses demeures. 
La Fête de l'Aïd se préparait dans cette petite ville de Panam. Le temps était passé qui avait vu dans ses rues de belles dames, de beaux messieurs vêtus de riches atours. Cet homme faisait frire des sortes de beignets dans une large poêle noire des fumées anciennes
La chaleur était vive qui s'exhalait de la gigantesque friteuse où l'huile grésillait.
J'ai suivi la rue principale de Sonargaon jusqu'au bout, jusqu'au marché aux bestiaux. Le garçon avait rempli le seau en plastique d'un rouge éclatant de granulés que l'animal dégustait tranquillement.
Sur mon chemin j'ai croisé deux hommes aux cheveux blancs, un tête à tête où le temps ne comptait pas où la parole seule était d'or.
De chaque côté de la rue principale des vestiges d'une vie à jamais disparue.

Dhaka - Sonargaon "La Cité d'Or"

  Tout en avançant peu à peu dans le tissu impénétrable de la circulation, le spectacle de la rue défile devant nos yeux. Les bangladais sont aux petits soins pour leurs vaches. Près d'un rideau métallique baissé un homme veille sur son bien le plus précieux.

 Sonargaon, "La Cité d'Or" ancienne capitale du Sultanat du Bengale, devint Panam. Ville de riches marchands hindous dont les maisons somptueuses, demeures en brique, en stuc datent XIX début XXe.
Jugée trop vulnérable face aux attaques des pirates portugais, Sonargaon fut abandonnée durant deux siècles. Elle renaîtra sous le nom de Panam, qu’occuperont de riches marchands hindous.
  Décorations encore très visibles malgré les murs noircis, le peu d'entretien.
 Aujourd'hui ces demeures se laissent envahir par une indomptable végétation.
  Un petit goût d'Italie, plus précisément de ces petites villes des Pouilles

Dans Panam un touc touc à la rencontre de futurs clients. Ici l'air est respirable, pas de cohue, chacun à sa chance de gagner les quelques dkakas (*) nécessaires pour la journée. (*) monnaie bangladaise.