Notre truck. Il fut notre maison, notre moyen de transport, notre garde-manger, notre phare, notre belvédère, notre abri, un lieu de réflexions et de rires, une vitrine superbe sur la nature et ses hôtes, notre bar... Une nuit de folie ou de grande soif Lee, notre chauffeur, a englouti toute notre cave, dans le plus grand silence. Au matin, il avait les yeux rouges et brillants, des difficultés d’élocution et riait sans motif. Alors pas question de lui laisser prendre le volant et nos vies en mains. Derrick le consigna sur le siège du passager et prit sa place aux commandes du truck. C'était plus sage.
Au bord des pans Makgadigadi, ces dépressions salines où le sel dessine inlassablement le même dessin, celui d'une formule chimique, celle du sel, enfin c'est ce que l'on dit. Aux rives de l'Okavengo étaient accostées les Moroko. Pirogues creusées dans un tronc d'arbres qui nous conduiraient sur notre île. Chaque soir, les moroko se tiendraient face à l'horizon, tandis que le soleil mettrait le feu aux eaux calmes des lagons. Spectacle étrange et fascinant, si loin, si loin de tout. Sur notre île, nous partions chaque matin pour une leçon de choses. Ainsi notre guide s'était accroupi près d'un baobab trois fois centenaire. A notre grand étonnement, en quelques tours de mains habiles, il avait confectionné un piège à pintades à l'aide de tiges qu'il faisait rouler sur son genou.
Si cela vous tente, d’autres images, d’autres récits à partager avec vous sur : http://album-photo.geomagazine.fr/ap Deux blog, deux rendez-vous pour le plaisir de vous inviter différemment au voyage. Mon nom, vous le connaissez déjà, Mamiaorana. D’abord cliquer sur membre, puis à la lettre M et en route…) .A bientôt sur l’un sur l’autre, puisque le voyage est un éternel départ.
Nous avions vécu durant ces quelques jours dans un isolement magnifique, nous avions flâné à l’instinct, nous avions marché du même pas, d’une exquise nonchalance. Nous étions allés de jardins embaumés de chèvrefeuille en patios aux encorbellements de glycine, aux terrasses parées de buissons de roses aux cruelles épines. J’avais appris que « La Pouille est terre merveilleuse » qui se couvre d’amandiers, de pavots rouge sang, de lauriers-roses, de vignes et d’oliviers. Je continuais à découvrir « un autre jardin que celui de mes pères ».
Alors vint ce dernier soir, celui de la secrète attente, celui de Conversano. Nous avons regagné le Corte Altavilla. Plus tard, sur un guéridon, il y eut un gâteau blanc comme neige, semé de copeaux de chocolat. Plus tard encore une flûte à champagne se brisa dans un son cristallin. Auguri prononça Paolo notre chauffeur. Le verre blanc porte chance et cette chance s’était invitée à notre table. Nous étions en cet instant de la nostalgie des choses qui s’achèvent. Devant l'église syrienne de San Catarina, veillaient les lions à la crinière de pierre. Un étrange personnage se porta à notre rencontre, il voulait nous guider vers le cloître de San Benedetto. Il avait une curieuse démarche, son corps posé sur ses deux jambes arquées. Vêtu d’un pantalon rouge et d’une veste sombre, l’homme semblait en lévitation. Devant l’un des murs du cloître, au-dessus des arches, où poussait une végétation sauvage il s’arrêta, tendit un doigt volontaire : « là le cadran solaire ». Puis il pénétra dans un buisson de roses et cueillit l’une d’elles pour chacune d’entre nous. Pour moi ce fut juste un bouton naissant au bout d’une tige qu’il venait de rompre. Nous l’avons quitté au sortir du réfectoire après qu’il eut reçu quelques menue monnaie.
Le temps n'était pas très engageant, pourtant nous voulions encore satisfaire à nos appétits d'histoire, aller à la rencontre de ce bourg médiéval de Conversano, ancienne ville antique de Norba peucetica située dans les terres. Ici le Moyen-âge s’était uni au baroque pour offrir à la cité l'église syrienne de Santa Caterina, le Duomo ou le couvent baroque de San Benedetto. Les tuiles bleu et or étaient rondes, écailles harmonieusement diposées sur le dôme de l'église de Saint Cosma. Les petites ruelles de pierre, paisibles, conduisaient au centre médiéval. Ici avait résidé la puissante famille des Acquaviva d'Aragon. Notre « poglio » était juste située devant la cathédrale romane. Au fond d’une étroite ruelle le Corte Altavilla, dans le centre historique, offrait une façade aux balcons arborés de jardinières de fleurs. Cette ancienne cour médiévale avait été rénovée et gardait encore les reflets aristocratiques du passé.
Je ne connais pas Venise, mais j’ai imaginé en regardant ce palais fièrement érigé sur le petit port qu’elle pouvait avoir ce visage. Du temps des byzantins et des normands, Monopoli était un village maritime florissant. De ce fait elle fut la cible des pirates sarrasins. Aujourd’hui, je regardais les petites barques qui se balançaient au fil de l’eau, ou s’éloignaient du rivage, je les écoutais grincer doucement dans le vent. Ses richesses en firent la cible des pirates sarrasins et pour faire face à ses assaillants, protéger femmes, enfants, biens, les hommes de Monopoli construisirent d’imposantes fortifications. Avides et somptueux, les nuages s'amassaient à l'horizon, embusqués au-dessus de la ville blanche.
Depuis 21 ans je parcours le monde et vous invite à me suivre sur mon premier blog. Le second a pour mission de présenter celles de mes photos qui ont été sélectionnées, publiées ou exposées. Certains membres de la Communauté Photos Géo, oserais-je parler de « Fan club », apprécient mes reportages tant par les textes que par les images. Ce qui me conforte dans le désir de poursuivre voyages, publications, expositions… Photographier l’enfance reste ma plus belle aventure. Cependant pourquoi ne pas partager d’autres images, celles de mes découvertes, destinations oubliées, celles où l’on hésite à se rendre. J’étais au Yémen en avril, en novembre au Soudan. La Nubie, les Pharaons noirs, comment ne pas rêver juste en prononçant ces mots ? Vivre l'Afrique, ses sortilèges, capter sa lumière, puiser un peu de sagesse dans les regards des femmes aux hanches généreuses, attendre, laisser venir les choses à soi. Merveilleuses découvertes en des sites où nous étions seuls à fouler le sable, à regarder un couchant envelopper d’or les joyaux de l’archéologie nubienne.
Mes deux blogs sont des fenêtres ouvertes sur toutes ces merveilles. Partager, publier, exposer… je suis prête à y répondre.