02/07/2012

FAK FAK dans l'implacable chaleur

Malgré l'heure matinale la chaleur est déjà forte. A Fak Fak, ville portuaire, c'est jour de marché.
Dans les odeurs de mazout et d'eau croupie, nous avons attendu pour embarquer dans deux minibus. L'endroit n'était guère accueillant.

Sur le marché le petit garçon attendait sans mot dire. Il resterait là jusqu'à la fin du marché, jusqu'à ce que l'étal soit vidé de ses poissons.

Cacatoès à vendre. En Asie les oiseaux sont très prisés. Celui-ci n'était pas très bavard. Cela peut se comprendre leur situation n'est pas très enviable.
Minuscules ces deux-là se tenaient en équilibre sur le perchoir de leur vendeur. Leurs couleurs étaient belles, j'aurais aimé les acheter pour leur rendre leur liberté.
Poissons séchés à vendre et en prime le sourire de la jolie vendeuse.

01/07/2012

RENCONTRE DANS UN VILLAGE ISOLE ce 24 décembre 2011

Sur le rivage les enfants se sont rassemblés pour accompagner les pêcheurs. Nous étions là aussi avec nos plus beaux sourire pour leur souhaiter bonne pêche.
Petit clin d’œil vers la boutique de bonbons encore ouverte. C'est Noël après tout !
Nous sommes partis, en fin d'après-midi du 24 décembre, visiter un village où nous avions maintenant l'habitude d'être reçus par le chef coutumier. Ce soir là, à l'heure où les hommes allaient partir à la pêche, le chef était entouré d'une ribambelle d'enfants rieurs. Après les palabres d'usage nous sommes partis à travers le village escortés par les enfants.
Un doigt dans la bouche, le regard qui interroge, sous le casque de cheveux bouclés.
Le village était "riche",  la pêche devait sans doute être fructueuse.
Dans ce village du bout du monde il y avait une boutique de bonbons ! Je n'en ai pas cru mes yeux.
Au fond de leurs prunelles grandes ouvertes, les deux enfants laissaient s'y graver  l'image des voyageurs venus à leur rencontre.

LA BAIE DE TRITONS au sud-ouest de la côte de Nelle Guinée

Une multitude de petits pitons rocheux, à la base érodée, émergent de la mer. Tels ceux de la Baie d'Along, dont ils possèdent une formation géologique semblable.
A bord des dinghys, nous avons découvert cette très belle Baie du Triton, où le Katharina a pénètré dans un labyrinthe de rochers karstiques, couverts d'une végétation luxuriante, palmiers fougères arborescentes.
La côte est sauvage, la forêt est épaisse, les vestiges d'une cabane de pêcheurs penchent dangereusement, s'accrochent encore pour ne pas tomber.

Au loin Narto chemine vers l'extrémité de la plage où les palmiers languissant semblent vouloir s'allonger sur le sable.


Avec l'aide de Narto, notre guide, ceci est le trajet de navigation, où notre capitaine et le Katharina nous ont conduits par mer bien souvent très agitée, au cœur de tempêtes pleine de rage ! J'entends encore la violence des vagues se ruer sur la coque, tout prêt de ma tête, alors que j'essayais de dormir. Dans les cabines tout glissait, tout tombait.
Le Katharina s'est mis à l'abri des éléments dans une baie toute proche. Le temps de remettre en place les transats et les tabourets dispersés par les mouvements fous du bateau.

ADIEU AU MONDE DES ESPRITS ET AUX ASMATS

Les pirogues  sont creusées en un seul tenant dans un arbre. Toute la culture asmat est focalisée sur l'arbre. Ils s'identifient à cette représentation dont les racines sont les pieds, le tronc, les bras sont les branches et la tête est le fruit.
Le chant des femmes nous a rejoint tandis que nous accostons près du ponton, si haut, trop haut ! Il nous faudra pourtant lever haut la jambe, tirées, poussées, pour que nous réussissions à y monter.
Nous sommes allés à la rencontre du second village asmat, isolé dans la jungle, aux abords de la côte marécageuse de l'Irian Jaya, bordée par la mer d'Arafura.
Au milieu des femmes, coiffée du bandeau en kouskous, une grand-mère veille sur l'enfant venu lui aussi assister aux cérémonies de bienvenue, dans le respect des croyances locales.
L'armada des pirogues est venue accoster sur les rives boueuses où les guerriers asmats allaient s'enfoncer jusqu'au genou pour rejoindre la rive. Spectacle impressionnant que nous regardions avec intérêt .
Tressées par des mains habiles, les feuilles de palme servent pour les toits des maisons, les murs, les nattes etc. Lorsque la pluie les aura fait moisir, ils recommenceront suivant leurs coutumes, sans jamais se lasser.
Dans la longue maison des hommes, les "chefs coutumiers" sont assis sur les nattes. Ils nous reçoivent dans toute leur dignité. Chacun arborant une coiffe différente. La chaleur est intense et l'odeur forte des corps s'exhale jusqu'à nos narines. Nous nous observons. Puis vient le moment des discours. Notre guide Narto entame un long dialogue, traduit en asmat par l'interprète local... sommes nous au  "Rendez-vous en terre inconnue" ?
Le tambour du chef coutumier me fait grande envie. Mais il semble avoir le sens du commerce. Son prix restera trop élevé, qui me laissera le regret de n'avoir pu le marchander. Selon les asmats le tambour remonte à la création du monde. Fumeripits, le Grand Sculpteur, construisit la maison des hommes, la remplit de personnage sculptés dans du bois. Elles avaient les coudes et les genoux soudés. Alors il se mit à battre du tambour et les statues s'animèrent, devinrent des êtres humains.
Petits asmats deviendront grands. Resteront-ils dans leur village ou préfèreront-ils gagner la capitale Agats ?