A l’heure où notre équipe chargeait les sacs sur les toits des 4x4, où nous allions traverser l’une des zones les plus arides du désert libyque pour atteindre à l’oasis d’Al-Bahariyah, cet homme là allait son chemin, presque d’un même pas que son âne qui tirait sa charge sans rechigner, cageots de tomates bien rouges, oranges sucrées… L’homme tenait lâche la bride de l’animal et tous les deux sont passés sans nous voir.
Pieds nus dans le sable du chemin, la petite fille curieuse regardait nos préparatifs de départ. Ses boucles de cheveux assagis et retenus par deux nattes aux rubans de velours, laissaient voir deux coquilles d’or à ses oreilles. Les mouches ne semblaient pas l’importuner outre mesure et pourtant j’aurais aimé les chasser de ce tendre visage.
A la frontière libyenne, Siwa l'authentique, l’antique Shali, ville forteresse. Oasis jalousement protégée par la population berbère qui l'habite et parle le "tsiwit". C'est ici qu'Alexandre le Grand vint à la recherche de l'oracle d'Amon, le "dieu-bêlier", qui devait lui confirmer son ascendance divine. Les maisons étaient construites en brique crue. Shali a résisté pendant des siècles, mais sous le choc dévastateur d’une pluie torrentielle, elle fut détruite en grande partie, au début du XXè siècle.
Nous avions traversé de longs plateaux désertiques, avions somnolé dans notre petit car, puis tout à coup, passé le dernier virage le sable, les roches. L’oasis était proche maintenant. Lorsque nous sommes arrivés, il faisait presque nuit à Siwah. Face au Shali lodge, construit autour des palmiers, havre plein de charme où nous passerions deux nuits, le petit âne attendait les clients, c’était le taxi de Siwah. Plus tard, après le dîner, nous sommes ressortis, il était toujours là.
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