24/09/2012
ILE DE GAN - DANS LE VILLAGE DES OISEAUX DE PARADIS
De retour de l'observatoire des Oiseaux de Paradis, nous avons marché dans les effluves d'eucalyptus, anti-moustiques, dont nous nous étions aspergés grâce à Narto. J'ai aimé cette maison sur pilotis face à l'Océan. Tout était tranquille, Jarifi s'éveillait sans hâte.
Autour du puits se tenait une assemblée générale canine. Nous ne les avons pas dérangés. Ils n'ont pas bougé, même pas un petit grognement, nulle moustache frémissante. Cool les chiens des îles indonésiennes !
Imposant, majestueux, sur la place du village l'arbre à pain. "L'arbre, notre grand frère inoubliable" (Romain Gary). Nous en goûterions le fruit un peu plus tard à bord du Katarina. Un léger et délicieux goût de châtaigne.
Plus près, encore plus près, le fruit de l'arbre à pain. Lourd dans les bras, il ressemble au fruit du jacquier et s'épanouit à l'abri des larges feuilles profondément découpées. De consistance farineuse, doté de vertus nutritives, ils peuvent accompagner de délicieux ragouts.
Sur l'île des Oiseaux de Paradis Batanta, dans le village de Jarifi. Une maison au plein cœur d'une nature féconde. L'eau ne manquait pas, conservée dans les jerricans de plastique. Chaque maison disposait d'un puits et d'un robinet extérieur.
Petites bananes encore vertes, un délice lorsque les brûlants rayons du soleil les auraient fait murir à point.
Une lessive séchait à la brise matinale, un chien farnientait sur le ponton fait de planches disjointes, contre lesquelles venaient s'égarer quelques sages petites vagues.
Que se racontaient ces fillettes à la peau cuivrée, aux cheveux noirs, assises sur la terrasse, dans ce village du bout du monde ?
ILE DE GAM - RAJA AMPAT - OISEAUX DE PARADIS
Tôt ce matin du 30 décembre, la pluie tombait à nouveau. Nous devions partir pour observer les Oiseaux de Paradis. Avec une heure de retard nous étions sur le chemin entourés d'une végétation magnifique. Il traversait un jardin où fleurissaient des orchidées sauvages, où s'abattirent sur nos peaux de citadins des bataillons de moustiques.
Deux petites filles aux regards malicieux, assises près de leur maison, nous ont regardé passer. Les Oiseaux de Paradis pour elles, c'étaient comme nos pigeons à Paris ou encore à Venise, pour nous. C'était du quotidien. Elles devaient savoir que nos chances de rencontrer ces oiseaux sublimes et rares, étaient plus que mesurées.
Les photos qui suivent sont les seules qui ont pu être saisies par un seul objectif. Leur auteur, grand seigneur, a bien voulu à titre gracieux, nous en faire cadeau.
Il n'y eut qu'un seul couple après une si longue attente. Notre guide nous avait demandé de faire silence, tant que durerait notre ascension vers l'abri observatoire. Même les bavards impénitents se turent ! Il avait plu, le sol était glissant.
Les Oiseaux de Paradis mâles ou Paradisier, exécutent des parades amoureuses, suivent un cérémonial pour plaire à la femelle, danses, chants. Ils construiront leur nid avec des feuilles, des fougères à la fourche d'un arbre.
Dans ces régions où rien ne les menace, les fruits et les insectes abondent toute l'année. En toute liberté, leur seule occupation réside donc dans leurs exploits sexuels, jusqu'à la compétition où ils rivalisent de beauté. Leurs plumes fonctionnent à l'image de miroirs, ils captent la lumière.
ILE WAYAG - ASCENSION VERS LES RAJA AMPAT
Le Katharina avait jeté l'ancre dans la baie de l'Archipel indonésien des Raja Ampat, côte nord-ouest de la Nelle Guinée. Il se balançait doucement, nous ne le rejoindrions que bien plus tard.
Nous étions devant l'un des plus beaux panoramas du monde. Les Raja Ampat "Les Quatre Rois", encore "vierges et sauvages", aux fonds sous-marins exceptionnels, des îlots verdoyants posés avec délicatesse sur ces eaux transparentes.
Le Katharina semblait minuscule qui s'offrait à notre vue, tout en bas dans la baie.
Plus de mille cinq cents îles, essentiellement karstiques, constituent les Raja Ampat, au cœur du "Triangle du Corail", dont les principales sont Waigeo, Batanta, Salawati et Misool.
Toujours plus haut, enfin nous étions arrivés, nous avions "vaincu" et pour moi il s'agissait de ma peur. Nous portions chacun des gants pour nous accrocher aux pinacles de karstique, de bonnes chaussures, chapeaux, lunettes, surtout ne pas regarder en bas, la pente avoisinait les 80%.
Cet archipel, d'après les scientifiques, constituerait une "Réserve de biodiversité pour les générations futures", pourrait "réensemencer" les récifs du globe fragilisés par El Nino. Malgré tout, il n'est toujours pas classé au Patrimoine de l’Humanité
Regardez bien, tout en haut de ces falaises recouvertes d'une végétation luxuriante, il est un petit palmier solitaire jusqu'où nous allions devoir nous hisser.
Montée vers la colline vertigineuse pour découvrir cette vue extraordinaire sur les Raja Ampat. Mais
si l'ascension de 40 min fut périlleuse à la montée comme à la descente, le
spectacle qui nous attendait tout en haut était une pure merveille. Merci à mes anges gardiens qui ont su veiller et m'aider quand cela s'avéra nécessaire.
ILE WAYAG - LES RAJA AMPAT
Dans la baie profonde de Kabuy, les dinghys se sont approchés de la roche karstique, phénomène d'érosion hydrochimique et hydrolique de la roche calcaire. Elle abritait une flore et une faune caractéristique. Karstique vient du slovène "Kras" région de Slovénie. Nous nous sommes glissés à travers ces labyrinthes d'îlots karstiques des Raja Ampat.
Le Katharina avait pris du retard, le temps ne nous était pas favorable. Impossible de songer à l'ascension des "Trois frères". La pluie violente s'est abattue sur le pont, nous sommes déprimés. Pourtant, malgré la menace d'une mer qui grossissait, l'horizon était magnifique sous un ciel métallique, un ciel d'acier.
Dans les îles, le temps s'est assagi et nous avons pu partir pour une balade découverte dans les Raja Ampa. Aux pieds, nos chaussures aquatiques, nous avancions dans l'eau. Au loin dune barrière de corail où les vagues venaient s'échouer, ourlées d'écume.
A bord, sous le tau, nos fauteuils stoïques, bien alignés par les soins de l'équipage, avaient résisté aux assauts de la pluie. Il n'y aurait qu'à les essuyer pour les occuper à nouveau.
Les mangroves sous la pluie.
23/09/2012
Ile WAGMAG – Archipel de MISOOL – RAJA AMPAT
Nous avons quitté FAK FAK et croisé le monument à la gloire du peuple papou. Grâce à mon super zoom, j'ai pu en saisir une silhouette aux formes distinctes, auréolée d'une brume de chaleur.
Sous le tau, dans l'attente du déjeuner sur fond de musique classique, chacun s'est occupé, qui en bavardant, qui en lisant, qui en fumant, qui à ne rien faire ! La police de Fak Fak est montée à bord, histoire de boire une canette avec le capitaine. Le Katharina a repris sa navigation. Au soir, une frégate, grand oiseau blanc, s'est échouée tout en haut du mât, ailes déployées.
Au matin du 27 décembre 2011, le Katharina a jeté l'ancre vers 6h du matin. Nous avions navigué toute la nuit en direction des Raja Ampat.
Il faisait encore doux lorsque nous sommes partis à bord des dinghys à la découverte des coraux à fleur d'eau, petits poissons perroquets, anémones phosphorescentes. Les dinghys s'approchaient au plus près, masques et tubas s’avéraient inutiles. Mais impossible de débarquer les coraux ne nous le permettraient pas, ni le ciel qui brutalement se noircirait. Notre retour fut balayé par le vent et la pluie en rafales.
"Blue mangrove" la mangrove bleue. Dans quelques mètres d'eau des coraux de toutes sortes.
FAK FAK au marché l'heure de se mettre à table
Derrière le comptoir de la petite échoppe à ciel ouvert, se préparait une cuisine dont nous n'avons pas connaissance, dont les ingrédients nous échappaient. Mais bientôt il y aurait foule à attendre pour être servis.
A l'écart derrière les vendeuses, des bancs, des tabourets, des tables, un ensemble disparate qui accueillait les clients.
Les pains de glace ont été découpés en petits morceaux. D'un geste ferme, la "restauratrice" bat le sac de plastique afin d'obtenir de la glace pilée.
Sous les parasols, les premières clientes se sont approchées de l'étal, la cuisinière à commencé à répondre à leur demande.
Il m'est impossible de décrire, sous la glace pilée, les différents ingrédients qui composeraient le déjeuner des clients du marché de Fak Fak.
Casquette vissée sur la tête, à l'abri de sa visière étoilée, ce grand-père regardait défiler tout un monde. Le sien mais aussi ces visages venus de très loin, les nôtres. Il semblait s'en amuser avec bienveillance.
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