31/10/2008

UN AUTRE BRESIL - OCT 2008 - Les Lençois

Quelques gerbes de roseaux hérissés affleuraient à la surface de la lagune aux reflets irisés, qu’un léger courant faisait frissonner. Seule source de lumière encore visible était le soleil à son coucher. L’ombre avançait sans hâte mais avec certitude. Il y avait de la douceur, de l’intimité dans le geste de la main qui s’inclinait, s’abandonnait à la dune. Mais quelles étaient ces empreintes de pas qui avaient creusé le sable ?

On a marché sur la lune ! … Le croyez vous ? Non, les silhouettes qui se fondent à l’horizon, foulent de leurs pas des dunes qui n’en conserveront pas la trace. Mais restera intact l’émerveillement devant la saisissante beauté des Lençois.

Harmonies des couleurs d’un paréo qui se détachait magnifiquement entre le sable de la dune et le ciel si bleu, si pur, qu’il en paraissait presque irréel. Image radieuse qui aurait pu n’être qu’éphémère, mais que l’objectif du photographe avait su saisir et emporter avant qu’elle ne disparaisse.

Dans cette fabrique on mélangeait de l’iode au sel pour en remplir des petits sacs. Etrange conception d’un designer fou, l’antique bicyclette avait été posée là, contre l’entassement des sachets de sel. Non qu’elle les soutienne, mais pour faire ressortir ses lignes et le dessin de son cadre !! Où allait se nicher la coquetterie des bicyclettes brésiliennes ?

Sur le chemin qui allait nous conduire à Jericocoacoara, du sable humide de la plage à l’asphalte de la route, nous avons fait halte et visité quelques fabriques. Ici l’enfant regardait son père laver le manioc. Il ne ressemblait pas aux autres enfants qui l’entouraient. Nous venions d’arriver et il ne s’était pas encore lassé de nous. Puis tout à coup je l’ai vu s’échapper, sauter d'un bond, souple, léger par-dessus le muret qui protégeait les bacs où trempait le manioc.

Le survol des Lençois à bord d'un petit Cessna fut un moment d'enchantement. Nous n'avions pas assez de nos deux yeux, nous nous penchions d'un côté, de l'autre et le petit avion filait entre le ciel et les lagunes turquoise. Il fallait tout voir car nous savions qu'il y avait peu de chance pour que nous retrouvions un tel instant.

Quelle douceur des courbes languides dessinées entre le ciel et l'eau. Il y avait là une beauté insolente et parfaite que nous pénétrions d'un regard ébloui.

C'est ici, oui c'est bien ici, que nous sommes entrés dans la lagune, que nous y avons immergé nos corps avides d'eau. Ce n'était guère profond, mais qu'importe le bonheur était là à portée de nos mains qui caressaient l'onde.

Les Lençois et leurs lagunes, une émotion esthétique que jamais je n’oublierai.

De retour du Brésil, d’un Brésil qui nous a conduits sur le fleuve Amazone à la rencontre des populations installées sur le bord du fleuve dans des maisons sur pilotis, les « caboclos ». Ils se nourrissent du produit de leur pêche, des fruits qu’ils vont cueillir chaque jour et rapportent dans de grandes corbeilles par le fleuve. Nous avons longé les mangroves, aperçu des fruits exotiques connus et inconnus, regardé évoluer de magnifiques oiseaux, des ibis rouges, des grues neigeuses, des grands hérons. Nous sommes allés à la rencontre des perroquets, sur l’île aux perroquets, au tout petit matin pour les regarder s’envoler par couples à jamais unis. A l'embouchure du fleuve Amazone, nous avons découvert Belem et son étonnante architecture mêlée du baroque allemand, architectures italienne, portugaise, française. Combien fut belle notre visite à Alcantara, sous un soleil de plomb, après une traversée à bord d' un catamaran lancé à toute vitesse sur une mer houleuse. Je garde le souvenir des petites bourgades coloniales aux couleurs chatoyantes, aux rues pavées. Sao Luiz et notre heureux séjour, nous étions au début de notre voyage - cap nord-est.... Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous ici au fil des jours, je vous raconterai.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mille Mercis pour ces photos-émotions qui saisissent le regard et le coeur. Merci de faire partager tes mots et de laisser entrevoir ton âme. Ainsi, nous voyageons un peu avec toi...Merci.
NiK