07/12/2008

UN AUTRE BRESIL OCT 2008 - Fortaleza

Nous n’avions qu’une matinée pour aller à la rencontre de Fortaleza. Nous avions atteint au cœur de la ville, à l’heure où la lumière du matin commençait à chauffer les pierres des petites maisons couleurs pastel du Centre Culturel Dragão do Mar « Dragon des Mers ». Il faisait beau, le soleil s'avançait, se répandait sur les larges pavés de la place.

Impeccablement alignés, les fauteuils de l’orchestre attendaient dans le plus grand silence ce public qui ne manquerait pas de venir s’y asseoir. A l’heure où nous y étions, les portes avaient été fermées pour ne pas perturber la climatisation. Je ne savais pas qu’il était interdit de pousser les battants de la porte d’entrée. Le gardien en avait interdit l’accès, il me le fit savoir avec un brin de nervosité, mais la photo « était dans la boîte » !

Fortaleza possédait son théâtre, le théâtre José de Alencar. Son architecte l’avait imaginé et créé avec des structures métalliques en fonte importées d’Écosse, ses fenêtres étaient agrémentées de vitraux colorés. Nous ne verrions pas Manaus et son fameux opéra, Manaus où un Maestro superbe de mes amis avait dirigé, mais ce petit théâtre avait bien du charme.

L’escalier en colimaçon menait à une construction toute blanche de style néo-classique qui abritait le foyer. Sa façade donnait sur la Praca Jose de Alencar face au littoral où, le soir venu, venaient se promener les habitants de la capitale du Cearà.

A l'heure où la lumière commençait à révéler leurs formes, les balcons du « théâtre-jardin » de Fortaleza, tels les hublots d’un paquebot, s’ouvraient sur une cour intérieure. Une ferronnerie de dentelle ajourée donnait une impression de légèreté. Il fallait reconnaître qu’elle était l’œuvre d’un artiste accompli.

A Fortaleza, dans l’intensité d’un ciel bleu triomphant, resplendissaient les mosaïques du centre culturel Dragão do Mar, en hommage au jangadeiro Francisco José do Nascimento, l´un des principaux leaders du mouvement abolitionniste du Ceara.

Production typique et délicieuse du Ceará, l’artiste avait voulu que les noix de cajou figurent dans son œuvre. Mosaïques aux dessins naïfs, aux couleurs éclatantes que le soleil rendait encore plus attirantes. Gourmandises que nous n’aurions pas le temps de goûter sur les étals du grand marché, "l'Emcetur".

Le centre culturel Dragão do Marest est un site historique et culturel situé au cœur de la ville. Tout–à–coup l’audace d’une structure, un enchevêtrement métallique dessiné avec rigueur, au travers duquel l’on pouvait apercevoir un immeuble aux façades de verre. Chapeauté de petits toits pointus, il reflétait en vagues bleues des images silencieuses, comme un flottement des formes soulignées d’ombre et de lumière.

Dans le port de Fortaleza, assis au bout du môle qui s'avançait dans la mer, les pêcheurs s'étaient installés. Ne restaient, fichés, hérissés dans les profondeurs de l'eau que des poteaux en ciment qui avaient dû soutenir en d'autres temps une plus large jetée. S'y infiltraient des fils de métal grêlés d’un léger picot de rouille.

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