21/11/2008

UN AUTRE BRESIL - OCTOBRE 2008

A Atins, notre combi à ridelles nous attendait en haut de la dune. Il nous déposerait tout près du lagon, le temps d'un bain avant que le soleil ne disparaisse. Nous avions rendez-vous à Punta da Brasilia où, dans le ciel, s'envoleraient le soir venu des colonies de guaras, des ibis rouges.
Avant de quitter Mandacaru et reprendre notre route vers Caburé, ce fut une bien jolie rencontre. Le petit garçon avait accepté de chanter pour nous. En récompense il reçut des mains de l'un d'entre nous un petit paquet de friandises.

Sur le chemin de Caburé un petit village de pêcheurs. Il s’appelait Mandacuru, il était protégé par des palmiers qui tous ployaient sous la complainte du vent. Son phare, face au littoral, s’élançait vers le ciel, fidèle gardien des embarcations qui s’en approchaient. Tout en haut, la vue était superbe, à ses pieds la plage, où une petite barque était échouée sur le sable humide.

Nous poursuivions notre chemin au rythme lent du Rio Preguiças (paresseux en portugais) à bord de notre canot à moteur. La pluie nous avait rejoints, ce qui ne nous empêcha pas d’accoster pour une promenade dans les dunes. Les premiers "habitants" venus à notre rencontre furent ces petits singes. Ils montrèrent tout d’abord une certaine méfiance avant de descendre de leur habitat de bambous. Un petit gâteau sec et celui-ci oublia toute retenue par péché de gourmandise.

Au rythme lent du nord est nous avancions vers Tutoïa, nous étions au bout du monde. Un seul palmier barrait l’horizon et son ombre s’allongeait sur le sable. Timide trajectoire d’un gringalet qui avait décidé de survivre au milieu de rien, posé là sur le sable vif, dans une solitude consentie. Un vent s’était levé, avait gagné en intensité et empêchait toute conversation.
Lorsque nous avons quitté le petit port d’Alcantara, deux pêcheurs avançaient en bordure de mer. Ils remontaient avec leur barque et leur filet maintenu par deux piquets de bois. Glissait sur un friselis de vagues ce filet qui contenait tous leurs espoirs d’une bonne pêche. Nous les avons salué d’un geste un grand sourire aux lèvres.

Les vestiges de la vieille église, dont il ne restait qu’un clocher noirci par la mousse et l'humidité et des murs percés de fenêtres sans vitraux, yeux vides ouverts sur un ciel immense, semblaient ruminer l’absence de ceux qui ne s’y pressaient plus. Le temps avait passé et les vieilles pierres avaient renoncé à les voir revenir, à entendre leurs chants et leurs chuchotements. Alors, il ne leur restait plus qu’à confier au vent, insouciant à la mémoire des pierres, combien la vieille église avait été, chaque jour, chaque dimanche, un havre de paix et de fraîcheur pour les fidèles d’Alcantara.

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