19/03/2009

UN AUTRE BRESIL - OCT 2008

Pour conclure ce voyage au Brésil et vous faire voir la vie du meilleur côté qu’il soit, voici comment préparer une Caipirinhas, un délice vous pouvez m’en croire.
½ verre de Cachaça - 3 rondelles de citron vert - 1 ou 2 cuillerées à soupe de sucre de canne
Mettre le sucre sur les rondelles, écraser le centre du citron avec un pilon, mettre les glaçons. Verser la Cachaça, remuer avec une cuillère... A déguster sans modération !

C’est dans cet attelage que nous étions partis pour Rocinha. Au volant Alfredo, ses lunettes de soleil et coiffé de sa casquette de camouflage. Pascal, un français installé au Brésil depuis 5 ans, serait notre guide. Nous étions sept à le suivre. Quelqu’un a dit, « dans ce genre de véhicule j’ai l’impression d’aller voir les girafes, comme dans les réserves »…. Mais Pascal l’en détrompa très vite.


Nous sommes ici à Rocinha, la plus grande favela d’Amérique du Sud, cent quatre vingt mille âmes. Il existe plus de sept cents favelas à Rio. Peu à peu les populations des campagnes sont venues chercher du travail. Elles ont grignoté la montagne dans la forêt de Tijuca. Ici se côtoyaient la joie et la tristesse. Dans la rue nous avons croisé des enfants de retour de l'école, des boutiques, la banque.... Mais ce qu'il fallait savoir c'est qu'ici le pouvoir du caïd n'était jamais contesté.

C’est ce qu’on appelait ici le système spaghettis. Un seul branchement pour un seul utilisateur qui réglait la note d’électricité au départ. Puis il la redistribuait à ceux qui en faisaient la demande moyennant un petit bénéfice. Alors naissaient autant de branchements sauvages que de demandeurs. Nous apprendrions par la suite que ce seul utilisateur n’était autre bien souvent que le caïd de la favela.
Dans les rues de Rio, s'y promener, flâner, ouvrir grand les yeux. Car la surprise, l'étonnement, l'admiration étaient à chaque instant, à chaque pas, à chaque coin de rue, sur des murs enclavés dans un renfoncement. Alors, tout à coup un visage gigantesque vous interpellait, vous saisissait dans un unique regard.
Il était impossible de ne pas trouver dans Rio de Janeiro la boutique si renommée des Havaianas, ces tongs brésiliennes que tout voyageur rapporte du Brésil. Nous avons fini par l'apprendre d'un français qui résidait à Rio sur les hauteurs de Santa Teresa, dans une superbe maison de cariocas. La boutique Havaianas se trouvait rua Farme de Amoedo à Ipanema. Un taxi nous y a conduits et je suis restée stupéfaite devant ces centaines de tongs qui tapissaient les quatre murs du minuscule endroit, du haut en bas et de bas en haut.
Au fond d'une ruelle étroite d'un vieux quartier aux accents coloniaux où nous avait menés Maoro, notre guide, la couleur éclatante d'une maison aux volets clos. Le soleil s'attardait encore sur les murs aussi lisses qu'un miroir.

« Les Indiens l'appelaient autrefois Pau-nd-Acuqua, ce qui signifie "haut promontoire pointu et isolé". Pour les Portugais cela sonnait comme pão de açúcar, et le pic lui-même leur rappelait la forme de ces moules d'argile utilisés pour faire des pains de sucre. » Ce jour de notre visite, l’un des symboles de Rio semblait posé sur un coussin de brume, mais la vue sur la baie n’en fut pas moins somptueuse.

« Laissez venir à moi les petits enfants ». Il ne faisait pas très beau ce matin de notre montée à Corcovado. Nous n’étions pas maître du temps, ni de la lumière. Mais pourtant le spectacle qui s’offrait à nos yeux émerveillés fut à la hauteur de ce que j’en attendais. Cristo Redentor se présente souvent de face, mais l’envie me vint de l’observer de dos, chef d'un orchestre céleste, ses bras étendus embrasant le ciel, sa tête penchée vers ceux qui s’en remettaient à lui.

Nous avons attendu notre tour pour monter au Corcovado à bord de l'un des deux wagons de la "Micheline toute rouge". Nous avions nos billets en poche et largement le temps de musarder alentours. Ici le vendeur proposait des crevettes en brochettes apétissantes et légères, des saucisses aussi. Mais il était encore tôt pour les déguster, nous avions encore le goût de notre petit déjeuner en bouche. Nous les avons humées simplement avec bien du plaisir.

Un étrange véhicule, en bon état cependant, était garé sur le trottoir déjà étroit, qui obligea les deux piétons à en descendre. Son propriétaire s'était laissé aller à quelques délires artistiques. Mais n'était-ce pas la meilleure façon de le reconnaître de loin, les soirs où il aurait abusé de la caipirinhas ?

Toujours fière allure, plein de courage, le petit tramway jaune et brinquebalant, le "bondinho", montait la côte vers Santa Teresa. Pour ne pas régler le prix de la course, les cariocas parfois s'y accrochaient en marche.

Au sud de Rio est un quartier chic et traditionnel. Il s'appelle Urca et se niche au pied du Pain de Sucre dans un écrin de verdure. A Urca l'on y demeure dans de petits immeubles ou des maisons particulières. Lorsque l'on se reçoit, lorsque l'on se rend visite, la coutume brésilienne veut que l'on s'annonce en tapant dans les mains et non en frappant à la porte.
Le grand oiseau de métal allait se poser sur la piste balisée. La perception sonore de ses pales nous arrivait assourdie. Nous nous sommes presque croisés, nous nous élevions vers le ciel, vers le Pain de Sucre dans cet étourdissant panorama, lui en redescendait.

Nous étions à Rio de Janeiro, notre dernière étape au Brésil. La route n'avait pas été difficile de Tiradentes jusqu'à la "Cidade Maravilhosa". L'hôtel Banderates était situé à deux pas de la plage de Copacabana. Le temps de déposer les bagages et nous avions quartier libre. Noyée dans la brume Copacabana semblait flotter et, le "Pao de Açucar" autrement dit le Pain de Sucre, se dissoudre dans un nuage cotonneux qu'un petit vent gonflait.

Sur un mur, juste à l'entrée de Dom Bosco, une grande affiche a attiré mon attention. J'en ai aimé les couleurs, la vie, les yeux pétillants du jeune garçon. Tu as traduit pour moi, Charles, les mots qui étaient écrits : "L'heure est venue pour votre fils d'inventer le monde".... car nul autre qu'eux ne savent mieux célébrer l'espoir, l'avenir et transformer le quotidien de leurs rires, de leurs jeunes appétits.
Brasilia est situéee dans l'Etat Fédéral de Goias, à 1100 m d'altitude et couvre une superficie de près de 6000 km2. Les "brasiliense" vivent dans des immeubles parfaitement étudiés. Les façades sont toujours tournées face au soleil. Les espaces secondaires (lingerie, cuisine...) sont construites côté est.

Le Brésil doit la construction de sa capitale à quelques personnalités célèbres, mais aussi à une mutlitude d'inconnus. Une gigantesque opération qui coûta la vie à des ouvriers victimes d'accidents. L'ingénieur paysagiste Bernardo Sayao Carvalho Araujo en fut aussi victime lors de la construction de la rue Belem-Brasilia. Nous avons marché dans leurs pas, découvert une ville construite en trois ans, qui abrite aujourd'hui près de 3 millions d'habitants.

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