16/06/2009

EGYPTE INTIME ET INSOLITE

La construction du Temple de Louxor, aujourd’hui situé en pleine ville, fut commencée par Aménophis III et poursuivie par Ramsès II. Ce dernier, dont l’ego était sur-dimensionné, n’eut aucun scrupule à usurper la colossale statue d’Amenophis III. C’est ainsi que l’on pénètre dans l’enceinte du temple par le pylône de Ramsès II. Mais ne dit-on pas que « tout orgueil précède la chute » et les mutilations infligées par le temps à Pharaon eurent malheureusement raison de sa superbe.

Sur les flancs du trône sur lequel se tient Ramsès II, près de la Colonnade d'Amenhotep III, est gravée une représentation du « Sema-Taouy », ce qui signifie la « Réunion des Deux-Terres ». Les deux génies de l'Inondation, "les hâpy" (représentations divines du Nil), lient le lis et le papyrus, les deux plantes héraldiques de Haute et de Basse-Égypte en un superbe symbole de paix et de prospérité.

Devant la tête gigantesque d'Amenothep III (?) tombée à terre, un homme tout de blanc vêtu semblait se recueillir, ou s’interrogeait-il devant la grandeur et la perfection divine. La pensée de l'un en cet instant rejoignait-elle la mémoire de l'autre ?

La colonnade processionnelle d'Amenhotep III fut construite pour les festivités de la triade thébaine. Quatorze colonnes "papyriformes"s la composent. Durant 22 jours en période d’été, avaient lieu des processions durant lesquelles les statues des divinités quittaient Karnak pour Louxor, par l'allée des sphinx. C'était la fête de l'Opet où les fidèles se purifiaient, faisaient des offrandes et … dansaient en ces jours de ferveur et de liesse.

Le temple de Louxor était dédié à la triade thébaine composée d'Amon-Rê, de son épouse Mout et de son fils Khonsou. Il est directement relié au temple de Karnak, centre du culte principal d'Amon-Rê, le dieu du ciel. La salle d'Amenhotep III est hypostyle, ce qui signifie que son plafond est soutenu par des colonnes. Elle en contient 32 en forme de papyrus, regroupées et disposées par quatre.

Le long règne d'Amenhotep III dura, on le suppose, 38 ans et fut une ère infiniment prospère. Le roi aimait les arts, l'architecture monumentale. Ainsi il chargea son vizir Amenhotep de construire temples et palais, de Louxor à Karnak et en Nubie, dont il nous était donné aujourd’hui d’admirer les puissants vestiges, d’écouter le murmure des pierres par la voix de Soliman notre guide.

Perchée à plusieurs mètres de haut, à l’entrée du temple d’Amon, une étonnante présence celle de la petite mosquée d’Abou el-Haggag dotée de son fin minaret. Elle repose sur le temple millénaire qu’elle surplombe et date probablement du milieu de l'ère fatimide. Chaque visiteur qui passe ici ne peut que s’interroger devant un tel contraste de l’histoire des cultures et des religions. Nous venions de pénétrer dans le Temple de Louxor.

Nous avons quitté "La Jasmine" à bord du petit bateau-navette qui portait le nom d’un grand paquebot, mais dont nous avons tout de suite espéré que l’issue n’en serait pas aussi fatale. Il allait nous conduire à la découverte de Louxor et de Karnak, de l’autre côté du Nil, rive droite, en Haute Égypte. Un après-midi qui serait totalement consacré à ces deux sites, ces lieux que je ne connaissais pas encore et que je laisserais venir à moi, sous un soleil presque au zénith, tandis qu’incroyablement nous venions d’apprendre "qu’il avait neigé sur Le Caire !"
Je ne suis pas professeur d’histoire, encore moins égyptologue, alors je ne vous ferai pas de cours, pas de grands et brillants exposés sur ces merveilles dont je vous offre ici quelques photos. Quelques mots peut-être, mais juste pour vous les situer, vous dire combien il pouvait être irrésistible, fascinant de poser sa main, d’effleurer ces pierres du bout de ses doigts, à l’heure où le soleil les rendait brûlantes, où leurs ombres se frôlaient en silence.

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