11/11/2009

RETOUR EN EGYPTE INSOLITE ET INTIME

Aux heures où la chaleur pesait sur la terre, semblait anesthésier toute forme de mouvement, La Jasmine nous offrait une douceur de vivre, le confort de ses cabines et de ses ponts où bouillonnaient les eaux chaudes d'un jacuzzi dont les places étaient très prisées.

Un moment de repos pour une cigarette. Il s'était assis à l'écart, il était bon de se détendre, de rester immobile, de se laisser envahir par la lenteur, saisir les images vagabondes et silencieuses qui défilaient.

Dirigé par le capitaine vêtu de sa longue gandoura qui masquait ses formes généreuses, l'équipage déploya, pour notre plus grand plaisir, la double voile latine. Nous savions que nous allions nous remettre en route vers le sanctuaire de Djebel Silsileh, sur la rive occidentale du fleuve.

Notre Jasmine était à quai. Il ne lui fallait pas beaucoup de place et son faible tirant d'eau autorisait qu'elle s'approche du bord pour nous laisser descendre. Fidèle, elle nous suivait avec l'équipage qui veillait sur nous et nous accueillait à notre retour. Elle nous permettait la découverte de cette Egypte "insolite et intime", celle des campagnes, ce contact infiniment sensible avec les paysans que l'on appelle "fellahs", avec les pêcheurs qui habitaient tout au long des rives du grand fleuve.

A-do-ra-ble ! Combien me ravit-elle à l'instant de sa chute, ses deux bras dodus jetés en avant pour amortir le choc qui allait la précipiter sur les pierres. Non, rassurez-vous, elle se releva aussi vite qu'elle était tombée, juste une égratignure aux genoux. J'étais sous le charme, prête à lui venir en aide, à sécher les larmes qui auraient pu couler. La souplesse des jeunes enfants, que l'on pourrait croire en caoutchouc, leur évite souvent de méchantes blessures.

L'image des femmes s'inscrivit dans une ruelle au détour de notre chemin, avant qu'elles ne disparaissent à l'intérieur de leurs maisons. Leur histoire se déroulait là au fil des jours, elle se lisait sur les visages lisses, sur les visages parcourus de rides. Nous ne pouvions qu'échanger un sourire et saisir avec respect ce qu'elles nous laissèrent apercevoir d'elles, ces gestes qu'elles devaient accomplir chaque matin.

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