Cette même scène toujours recommencée du pêcheur les yeux rivés à la surface de l'eau. Rien ne pouvait le distraire de cette attente absorbée, pas même son reflet qui s'y reflétait. Il y avait longtemps qu'il ne devait plus s'en préoccuper ni le remarquer.
J'ai savouré ces instants paisibles où nous traversions ce village à l'heure où il se réveillait. j'ai senti la chaleur naissante qui frôlait les murs aux minuscules fenêtres, imaginé les rayons de soleil qui allaient bientôt tenter de les imprégner. Se lever tôt n'était pas un problème lorsque le petit matin se révélait plein de promesses.
Notre dahabieh glissait doucement sur les eaux du Nil dont la légende raconte qu'il fut engendré par les larmes d'Isis. Il était encore tôt et un soleil pâle en effleurait la surface. Palmiers et hautes herbes se penchaient doucement pour s'y mirer.
Le ciel s'était couvert dangereusement et la nuit nous surprit dans l'attente impatiente du passage de la 1ère écluse à Esna. Jusque là, tirés par notre petit bateau-pilote, celui-ci nous quitta pour nous laisser entrer dans l'étroit passage. Au plus bas, entre les deux quais, "La Jasmine" remonta lentement pour atteindre au niveau du fleuve. La manœuvre fut accomplie avec brio par un équipage qui n'en était pas à son premier passage.
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