Les vendeurs se sont éloignés, nous avons repris notre navigation. Se découvrait à nos yeux un village nubien blanc et ocre, de briques et de terre crue, niché au creux du désert, qu'arpentaient quelques dromadaires, de leurs lentes et longues enjambées, se suivant l'un l'autre.
Dans l'Antiquité, la Nubie était un royaume indépendant. De nos jours, elle occupe le nord du Soudan et l'extrémité sud de l'Égypte. Elle se déploie de la 1ère cataracte à la 4ème cataracte. Notre bateau et son "toit terrasse" où s'était installé un homme solitaire, regard tourné vers l'horizon, a accosté lentement sur la plage, là où le désert glissait dans le fleuve. De nombreux marchands s'y étaient donné rendez-vous. Ils nous attendaient assis sur le sable. Un garçon est venu avec des poupées en bois peintes de couleurs vives, des poupées nubiennes. Elles étaient ravissantes, j'en ai acheté deux qui iraient rejoindre la collection de poupées du monde que je rapporte chaque fois, pour une petite fille dont les yeux brillent en découvrant ses trésors.
A bord d'un petit bateau à moteur, nous sommes partis vers la 1ère cataracte, en amont d'Assouan, sur la rive ouest, eaux bouillonnantes, roches érodées. Dans l'Antiquité, la 1ère cataracte, près de l'île de Begag, était considérée comme la frontière naturelle du sud de l'Égypte. Au détour de haies de hautes herbes, de roseaux, nous avons croisé quelques embarcations et, se faufilant à travers les rochers à fleur d'eau, des felouques suivaient leur chemin.
Les cataractes du Nil sont des rapides constitués par des amoncèlements rocheux, distribués dans le lit du fleuve. Elles sont six qui serpentent depuis le nord de Khartoum jusqu'au Soudan. Ainsi la navigation peut s'avérer dangereuse et les bateaux doivent veiller à se frayer un chemin avec prudence.
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