21/11/2009

RETOUR EN EGYPTE INSOLITE ET INTIME

Assouan, porte de la Nubie sur la rive droite du Nil. Juste avant que nous ne soyons invités à passer à table, table de fête ce soir là, nous arrivions en vue du pont d'Assouan. Dans les rayons verts de ses haubans, comme deux pyramides, sa silhouette toute en finesse s'élançait vers le ciel.

L'ânesse était attachée à son piquet, mais l'ânon était libre. Il sautillait, s'enfuyait à toute allure, dégringolait le sentier où l'on avait brûlé quelques fagots de petits bois, revenait auprès de sa mère. Un jeu auquel elle ne pouvait participer mais pour lequel elle était toute indulgence.

Sur le chemin, dans un mince tourbillon de poussière, les fellahs revenaient au village où ils retrouveraient leurs familles. Ils chevauchaient de petits ânes courageux et vaillants qui devaient avoir eux aussi, une grande envie de retrouver leur enclos et un peu d'avoine. Images intemporelles qui défilaient sous nos yeux. Miroirs d'une douceur de vivre qui, nous le savions, dissimulait une pauvreté manifeste.

Après que le capitaine et ses hommes eurent retiré les cordes qui maintenaient La Jasmine à quai et que nous soyons à nouveau remorqués par notre bateau pilote, nous avons repris la navigation, toutes voiles dehors, vers Assouan. Bientôt le soleil lancerait ses derniers rayons avant de se noyer dans le fleuve, le crépuscule nous envelopperait de ses ombres vacillantes.


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